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Promenades dans la littérature et le cinéma

Métamorphoses du paysage

De Eric Rohmer (1964)

Promenades dans la littérature et le cinéma

Métamorphoses du paysage

De Eric Rohmer (1964)

Dans les années 1960, Eric Rohmer travaille au Cahier du Cinéma et commence à réaliser des documentaires ainsi que la série des « Contes Moraux“ qui le fera connaitre de la critique et du grand public.

Ce film documentaire, réalisé en 1964 pour le Centre National de Documentation Pédagogique : “Les métamorphoses du paysage“, propose une réflexion sur la transformation du Paysage avec l’arrivée de l’industrialisation.

Cette réflexion sur le regard que l‘on peut porter au paysage moderne et sur le cadrage que l’on veut bien donner aux objets et aux paysages qui nous entourent, que ce soit les grues ou même un simple radiateur ou aussi un pylône électrique, nous fait réfléchir sur la notion du beau paysage et sur son évolution.


Citons les mots du cinéaste lui-même :

« Cette beauté est difficile. Difficile à découvrir, à admettre. Elle est paradoxale. Car il y a paradoxe à rechercher la beauté dans un monde qui lui tourne délibérément le dos. Un monde voué au chaos, à l’informe, au perpétuel changement, à l’inachevé. Un monde qui porte la marque, contrairement au monde champêtre ou urbain, moins de la joie créatrice de l’homme que de sa sueur et de sa peine ».

« Un autre paysage, une autre machine. L’espèce de fascination qu’elle exerce, la rêverie qu’elle suscite, la beauté propre qu’elle possède, sa poésie même pourrions-nous dire sont-elles si différentes de celles dont nous parons notre vieux moulin de toiles et de planches ? Monstrueuse. Inhumaine. Et humaine en même temps puisqu’elle est faite par l’homme et un tout petit peu à son image ».

« Quittons ces campagnes sans grâce et sans grandeur. La tristesse qu’elles exhalent est désormais trop mesquine pour alimenter notre rêverie poétique. La poésie, une poésie à la mesure de notre temps, ce n’est plus dans la paix des champs et des prairies que l’homme du XXe siècle peut espérer la trouver. Mais dans la fumée des hautes cheminées d’usine, au cœur de cette zone industrielle, qui depuis plus de cent ans s’est installée au pied des villes, les sème, les enserre, les étouffe, en même temps qu’elle les fait vivre et grandir. Ce n’est plus des hauteurs du Père Lachaise qu’il convient comme Rastignac de contempler le spectacle du Paris laborieux mais prenons un large recul, des collines d’Argenteuil ».

« Ici, la main de l’homme et le hasard conjugués, composent une ordonnance stricte, des lignes s’affirment, verticales, horizontales, courbes, obliques, suscitent entre elles des contrastes, des relations, des rites, des rimes, des parallélismes ».

Dans les années 1960, Eric Rohmer travaille au Cahier du Cinéma et commence à réaliser des documentaires ainsi que la série des « Contes Moraux“ qui le fera connaitre de la critique et du grand public.

Ce film documentaire, réalisé en 1964 pour le Centre National de Documentation Pédagogique : “Les métamorphoses du paysage“, propose une réflexion sur la transformation du Paysage avec l’arrivée de l’industrialisation.

Cette réflexion sur le regard que l‘on peut porter au paysage moderne et sur le cadrage que l’on veut bien donner aux objets et aux paysages qui nous entourent, que ce soit les grues ou même un simple radiateur ou aussi un pylône électrique, nous fait réfléchir sur la notion du beau paysage et sur son évolution.


Citons les mots du cinéaste lui-même :

« Cette beauté est difficile. Difficile à découvrir, à admettre. Elle est paradoxale. Car il y a paradoxe à rechercher la beauté dans un monde qui lui tourne délibérément le dos. Un monde voué au chaos, à l’informe, au perpétuel changement, à l’inachevé. Un monde qui porte la marque, contrairement au monde champêtre ou urbain, moins de la joie créatrice de l’homme que de sa sueur et de sa peine ».

« Un autre paysage, une autre machine. L’espèce de fascination qu’elle exerce, la rêverie qu’elle suscite, la beauté propre qu’elle possède, sa poésie même pourrions-nous dire sont-elles si différentes de celles dont nous parons notre vieux moulin de toiles et de planches ? Monstrueuse. Inhumaine. Et humaine en même temps puisqu’elle est faite par l’homme et un tout petit peu à son image ».

« Quittons ces campagnes sans grâce et sans grandeur. La tristesse qu’elles exhalent est désormais trop mesquine pour alimenter notre rêverie poétique. La poésie, une poésie à la mesure de notre temps, ce n’est plus dans la paix des champs et des prairies que l’homme du XXe siècle peut espérer la trouver. Mais dans la fumée des hautes cheminées d’usine, au cœur de cette zone industrielle, qui depuis plus de cent ans s’est installée au pied des villes, les sème, les enserre, les étouffe, en même temps qu’elle les fait vivre et grandir. Ce n’est plus des hauteurs du Père Lachaise qu’il convient comme Rastignac de contempler le spectacle du Paris laborieux mais prenons un large recul, des collines d’Argenteuil ».

« Ici, la main de l’homme et le hasard conjugués, composent une ordonnance stricte, des lignes s’affirment, verticales, horizontales, courbes, obliques, suscitent entre elles des contrastes, des relations, des rites, des rimes, des parallélismes ».