Garry Faïf en Seine Saint-Denis

Date

02 Avr 2011
Expiré!

Heure

11h00 - 18h00

Une promenade « Garry Faïf » est organisée à l’occasion du don de ses archives au Centre d’archives d’architecture du XXe siècle (Archives de France / Cité de l’architecture et du patrimoine) par son épouse Simone Faïf en 2009.

Le parcours atypique de cet architecte urbaniste (1942-2002) mérite une visite attentive de ses réalisations, situées en proche banlieue parisienne. Pour la promenade du 2 avril – en autocar grâce au conseil général de Seine-Saint-Denis –, nous serons guidés par Simone Faïf, Benoît Pouvreau (historien de l’architecture, Service du patrimoine culturel, conseil général de Seine- Saint-Denis), David Peyceré (responsable du Centre d’archives d’architecture) et Yves Clerget (Centre Pompidou), et bénéficierons aussi des interventions des interlocuteurs de Garry Faïf au sein des sociétés d’économie mixte maîtres d’ouvrage des projets :
Pierre Bordone, ingénieur (BERIM) puis maître d’ouvrage en tant que directeur technique de la SEMISO (SEM de Saint-Ouen), Daniel-Jean Thiébaut, maître d’ouvrage en tant qu’ingénieur à la SODEDAT (mur antibruit) et Laurent Govehovitch, ancien directeur de la SEMINO (SEM de Noisy-le-Sec) et ancien responsable de l’aménagement à la mairie de Romainville.

Qui est Garry Faïf ? Né à Tbilissi en 1942, diplômé architecte à Moscou, il arrive en France en 1973. Collaborateur de Paul Chemetov puis d’Andrault et Parat, il ouvre une agence en 1987 ; il meurt à Paris le 10 avril 2002. Il a donc une brève période d’exercice propre en France, une quinzaine d’années au cours desquelles il réalise surtout des opérations de logement collectif et social, essentiellement en Seine-Saint-Denis. La promenade remontera le temps, des opérations personnelles jusqu’à celles conçues par Faïf dans l’agence Chemetov.

Garry Faïf nourrissait sa réflexion d’architecte par une activité parallèle, de sculpteur plasticien, très marqué par le constructivisme russe, qui a directement inspiré d’autres réalisations, comme un mur antibruit / entrée de ville à Romainville, le long de l’autoroute A3 (livré en 1992). Ce mur a failli disparaître en 2009, et seule l’énergique mobilisation de nombreux spécialistes, dont Docomomo France, organisée par Simone Faïf a permis de le sauver en partie. Nous irons donc voir le mur et comprendre les enjeux urbains complexes qui ont présidé à sa création d’abord, à sa mise en danger plus récemment (plus d’infos sur le site de Docomomo France).

La journée démarrera porte des Lilas. Le mur antibruit (Romainville) occupera d’abord la fin de la matinée. En allant déjeuner à Noisy-le-Sec, nous verrons en passant un immeuble de Garry Faïf (av. Kerautret, 1996). Après le déjeuner, nous visiterons sa plus grande opération, une rénovation urbaine à Noisy-le-Sec (quartier du Moulin-Fondu, rue de Merlan, 163 logements et aménagement urbain, 1987-2000). Nous espérons y visiter un appartement.

Nous terminerons à Saint-Ouen pour voir ou visiter trois autres opérations de logements, d’abord l’opération LQCL (65 logements sociaux rue Blanqui, 1997-2000). Et enfin, en remontant le temps, le travail d’agence chez Paul Chemetov : rue Paul-Bert, 1986 (travail également utilisé par Garry Faïf pour passer son diplôme français d’architecture), puis l’un des immeubles de logements Payret-Massenet, 1982.

Je suis la description de l'image

 

En complément :

Biographie extraite du site internet ArchiWebture (contenant aussi l’inventaire des archives).

Garry Faïf étudie à l’Institut d’architecture de Moscou (Markhi) à partir de 1961, et en sort diplômé en 1968. Il s’installe à Tiraspol, en Moldavie, où il réalise, en tant qu’architecte en chef de l’atelier public d’architecture de la ville, de nombreux projets (mémorial aux morts de la Seconde Guerre mondiale, quartiers d’habitation et équipements, écoles, maisons de la culture, réhabilitations de bâtiments anciens). Il est également lauréat, dans les années soixante, de plusieurs concours (aménagement de portes de ville de Moscou, habitations dans l’extrême nord).

Il émigre en France en 1973, s’installe à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), et reprend des études: Institut d’urbanisme d’UP7 Vincennes jusqu’en 1976, UP6 à l’école des Beaux-Arts jusqu’en 1981. Avant son diplôme français (DPLG en 1981) et encore quelques années au-delà, il travaille dans plusieurs agences importantes où il collabore à des projets significatifs: Sonrel et Duthilleul (1973- 1974), Paul Chemetov (1975-1985: immeubles HLM à Saint-Ouen, Romainville, Clichy-sous-Bois, Pantin, Aulnay-sous-Bois; logements à Paris; étude pour le tramway et le quartier sud de Saint- Ouen dans le cadre de Banlieues 89), puis Andrault et Parat (1986-1987: réaménagement du CNIT notamment).

En 1987, lauréat d’un concours pour la rénovation (programme RHI, résorption de l’habitat insalubre) de la ZAC du Merlan (quartier de Noisy-le-Sec), il ouvre sa propre agence, qui fonctionnera jusqu’à son décès en 2002. Il continue à travailler de préférence pour les municipalités de gauche de la banlieue nord-est, notamment Saint-Ouen (avec des études d’urbanisme : opération HLM Blanqui, 1996-2000, projet de réhabilitation de l’usine Wonder, 1996), Romainville (mur antibruit, 1992), La Courneuve (stand pour la fête de L’Humanité, 1997). Sa plus grande opération réalisée est l’ensemble du Moulin-Fondu dans le quartier du Merlan (Noisy-le-Sec, 1989-2000), avec 163 logements mais aussi l’aménagement d’une place et la requalification du quartier.

Garry Faïf mène parallèlement une activité de sculpteur, reposant sur un intérêt pour les recherches constructivistes, suprématistes et cinétistes des années vingt, et mettant en oeuvre la structuration des formes, leur dynamisme et leur perception dans le mouvement et l’espace. Il est cofondateur en 1966, à Moscou, du groupe cinétique constructiviste Mir, avec Viaceslav Koleitchouk et Guernaldi Rikounov. Ses sculptures sont régulièrement exposées dans des salons, des biennales d’art et des musées, et il réalise six sculptures monumentales, au Japon, en Allemagne, en Suisse et en France. Il est également le scénographe de l’exposition Alexandre Vesnine en 1984 à l’Institut français d’architecture. Enfin, il est le correspondant de revues russes en France (notamment Mir dizaïna/World of Design).

Concepteur

Benoît Pouvreau

Service du patrimoine culturel, Conseil général de la Seine-Saint-Denis

Autres concepteurs

David Peyceré

Conservateur en chef du centre d’archives de la Cité de l’architecture et du patrimoine

Pierre Bordone
Simone Faïf
Cycles de promenades