La salle d’audience des Grands Procès, une réalisation de Béatrice Mouton
Cette promenade est le fruit d’une collaboration entre l’ARVHA (Association pour la Recherche sur la Ville et l’Habitat) et l’association Les Promenades urbaines.
L’ampleur exceptionnelle du procès qui a fait suite au drame atroce des attentats du 13 novembre 2015 a demandé une salle d’audience hors norme. Il a été décidé de l’installer sur les lieux hautement symboliques du Palais de justice de l’île de la Cité, actuellement dévolu aux Cours d’appel et de cassation.
Mais puisqu’aucune salle existante n’avait les dimensions suffisantes, l’agence pour l’Immobilier de la Justice (APIJ) a été chargée de mettre au point le programme de création d’un site à l’intérieur des vastes espaces du Palais, non sans l’appui de l’architecte en chef des monuments historiques. C’est l’agence de Béatrice Mouton qui a été chargée de ce travail architectural particulièrement délicat. Béatrice Mouton a été lauréate du prix femme architecte 2021 de l’ARVHA (Association pour la Recherche sur la Ville et l’Habitat) mention spéciale œuvre originale.
Comment parvenir à introduire une boîte temporaire qui, à l’intérieur de la salle des pas perdus, puisse offrir 500 places, qui puisse permettre aux parties civiles, avocats, juges et accusés l’exercice normal de la justice, et qui soit en même temps à la hauteur d’un tel événement ? C’est Béatrice Mouton qui répondra à nos interrogations sur les différents choix qu’elle a été amenée à faire.
Du point de vue technique, comment le poids (100 tonnes) de cette salle est-il réparti sur la salle historique de la Conciergerie qui se trouve juste dessous ? Comment a-t-il été possible de monter une telle boîte à l’intérieur du Palais et qu’en est-il de la préfabrication en la circonstance ?
Du point de vue disons chronologique, comment a-t-il été possible de rendre réversible une telle opération ? En d’autres termes, ne restera-t-il pas des stigmates de cette immense salle d’audience ?
Du point de vue pratique et fonctionnel, comment rendre possible la tenue des audiences ? Comment corréler cette grande salle et les autres salles nécessaires ? Comment organiser l’arrivée des accusés alors que cette salle est disjointe de toutes les circulations habituelles du Palais et comment le choix d’une passerelle a-t-il été mis en œuvre ? Qu’en est-il de ce mystérieux miroir qui doit résoudre le problème ?
D’un point de vue esthétique, évidemment étroitement lié à tous les autres aspects, comment cette salle d’audience s’accorde-t-elle à l’architecture de la salle des pas perdus ? Pourquoi l’usage du bouleau ? Comment les éléments métalliques peuvent-ils s’harmoniser avec l’ensemble ? Des liens ont-ils été pratiqués entre la nouvelle salle et l’architecture et le décor de la salle des pas perdus ? Quel est le parti architectural global qui gouverne toute l’opération ?
Avec Béatrice Mouton, architecte, Régis Labourdette, historien d’art, et Patrick Urbain, architecte.
- RENDEZ-VOUS: Rendez-vous à 9h45 devant le 8 boulevard du Palais, 75001 Paris