Décor et architecture, la ville qui se protège

Date

29 Jan 2022
Expiré!

Heure

14h00 - 18h00
Décor et architecture, la ville qui se protège
© Régis Labourdette

Cette promenade s’inscrit dans le cycle Décor et architecture, proposé par l’association Les Promenades urbaines.

La ville nous réserve bien des surprises et en vient parfois à attiser notre imaginaire, à nourrir nos fantasmes voire à nous entraîner dans des labyrinthes inattendus, presque inquiétants. Ne laissons pas échapper la quête fébrile qui s’annonce, ne nous voilons pas les yeux devant des « facteurs –apparemment– additionnels », des décors, des ornements qui savent parachever, réorganiser, mettre sur les rails d’une vie nécessairement complexe un ordre dont ils ne pouvaient en définitive qu’être partie prenante !

Même le mouvement moderne, si opposé qu’il ait officiellement été à toute ornementation, n’a pu complètement se priver de tels « facteurs additionnels », plus ou moins masqués, imbriqués ou entremêlés dans les éléments structurels. Qu’on songe, parmi mille autres exemples, à la couleur blanche qui, des villas de Mallet-Stevens à la chapelle de Ronchamp de le Corbusier, recouvre des moellons, ou aux divers hublots, ou aux encadrements d’authentiques vides, ou aux irraisonnés porte-à-faux ! Aujourd’hui, le masque est souvent tombé : les façades ajourées et ondoyantes en béton fibré de Rudy Ricciotti, la résille en acier dont Soler a enveloppé l’îlot des Bons-Enfants, le voilage métallique mis en place au-devant de logements sociaux (rue de Turenne) par Chartier et Corbasson ne sont-ils pas, parmi tant d’autres, de l’ordre de l’ornement ?

Cette ornementation « moderne » est-elle une nouveauté absolument distincte de ce que l’architecture a pratiqué depuis bien longtemps ? Est-elle totalement irréductible, par exemple, à l’esprit hautement sarcastique que masques et mascarons des XVIIe, XVIIIe ou XIXe siècles ont installé sur les façades de nombre d’immeubles ? Est-elle si opposée à la protection que des visages goguenards, grinçants ou monstrueux étaient censés offrir contre le mauvais œil ? Faisons l’hypothèse que, d’hier à aujourd’hui, la ville a continué à s’organiser pour se protéger de forces maléfiques, aussi délétères qu’omniprésentes, selon les usages et les moyens de l’époque ; et, au fil d’une promenade qui nous mènera du Marais à Paris Rive Gauche, en passant par la rue de Bercy et la gare de Lyon, voyons si l’hypothèse est tenable !

 

Les réservations ont été arrêtées, en raison du trop plein d’inscriptions.

Concepteur

Régis Labourdette

Historien de l'art et photographe.

Cycles de promenades